Château

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente > Champagne-Mouton

Dans son aspect actuel, le château de Champagne-Mouton ne présente pas de vestiges antérieurs à la deuxième moitié du 15e siècle. Il aurait cependant été construit sur les ruines d´un château antérieur implanté sur le même site et détruit pendant la Guerre de Cent Ans. Le château de Champagne-Mouton est mentionné en 1315 dans un pouillé du diocèse de Poitiers. Le château possédait deux corps de logis, de nombreuses tours et courtines, des douves, alimentées par le ruisseau l´Argent, et un châtelet d'entrée. Les corps de logis, l´ensemble de l´enceinte, ont été construits dans la deuxième moitié du 15e siècle. Le corps de logis B est flanqué de tours du 15e siècle mais il a été remanié au 17e siècle. La grange jointive pourrait dater également du 17e siècle.

Le châtelet d´entrée, de forme carrée, était situé au nord. Il était muni d´un pont-levis. Il existait encore à la fin du 19e siècle, jusque vers 1885. Plusieurs habitations ont été construites au 19e siècle et au 20e siècle, souvent en s'appuyant sur les remparts du château.

Le château contenait dans ses murs l´église Saint-Martin, probablement une chapelle seigneuriale à l´origine. Cette église a été détruite, probablement au 16e ou au 17e siècle et une grange, appelée grange Saint-Martin a été construite près de son emplacement. Deux statues ont été découvertes à l´emplacement de l´ancienne église. L´une se trouve dans l´église de Vieux-Ruffec, l´autre est conservée par un particulier de Champagne-Mouton. Une statuette mutilée d´un personnage, peut-être un ange adorateur, a également été découverte dans l´Argent, elle est conservée dans les locaux de la Communauté de Communes du Confolentais.

Les premiers seigneurs de Champagne-Mouton ont pour ancêtre Hildebert, qui a reçu de Charles le Chauve en 876 des bénéfices en Limousin. Hildebert est l'ancêtre des vicomtes de Limoges. Aimeri Ostoifranc, cadet de Gui, vicomte de Limoges, épouse Ava, fille de Foucauld de La Roche, et fonde ainsi la lignée des vicomtes de Rochechouart, des vicomtes de Champagne-Mouton et des chevaliers de Montemboeuf. Les premiers seigneurs de Champagne-Mouton seraient Ildegaire et son fils Pierre, au 12e siècle, issus des Rochechouart et cousins des Montemboeuf. Guy VII de La Rochefoucauld, qui mourut en 1350, est mentionné dans les textes comme seigneur de Champagne-Mouton. Rien ne permet de dire comment la seigneurie est passée aux mains des La Rochefoucauld. La seigneurie a ensuite été érigée en baronnie et elle est passée aux mains de la famille de La Chambre après 1427. C´est cette famille qui a construit le château dans la deuxième moitié du 15e siècle. La famille de La Chambre est d´origine écossaise (« Chambers » ou « Chambray »). Ils commandaient la garde écossaise de Charles VII. Au début du 16e siècle, un arrêt du Parlement ordonna que la seigneurie fût remise au Roi, ce qui explique la présence d´un sénéchal royal à Champagne-Mouton. La baronnie est revenue en 1601 à Charles de Roye de La Rochefoucauld, fils de François III de La Rochefoucauld, tué à la Saint-Barthélémy, et de Charlotte de Roye de Roussy. La famille de La Rochefoucauld a conservé la baronnie jusqu´à la Révolution. Le seigneur de Champagne-Mouton avait droit de haute justice. La baronnie relevait du Roi par l´intermédiaire de la tour Maubergeon de Poitiers. 43 fiefs, s´étendant sur 12 paroisses, faisaient partie de la mouvance de la baronnie de Champagne-Mouton. A l´époque révolutionnaire, le château a été confisqué et il servit à l´internement de 150 prisonniers espagnols. En 1807, Madame la comtesse de Castellane a vendu le château à Monsieur Béchemilh-Chatenet.

Périodes

Principale : 2e moitié 15e siècle

Principale : 17e siècle

Principale : 19e siècle

Principale : 20e siècle

Auteurs Auteur : auteur inconnu,

Le château de Champagne-Mouton est situé dans la vallée de l´Argent. Le château a perdu une partie de son caractère, mais son plan reste parfaitement visible. Il forme une enceinte polygonale d´environ 280 mètres de périmètre, entourant une cour intérieure. Le premier étage des bâtiments à l´extérieur correspond au rez-de-chaussée des bâtiments à l´intérieur, du fait de la différence de niveau. Les douves du château, aujourd´hui comblées, étaient alimentées par le ruisseau l´Argent, à proximité immédiate. Le positionnement des douves est encore parfaitement visible car la rue du Lavoir, la rue du Château et la place du Château se trouvent sur leur emplacement, tout autour du château.

Les deux corps de logis possédaient à l´origine de hautes toitures en tiers-point. Le corps de logis A est au sud-est, il est construit sur deux caves voûtées et encadré par deux grosses tours rondes. La façade extérieure est dénaturée par la présence d´un hangar accolé. La façade est percée de plusieurs croisées et demi-croisées, dont une est surmontée d´une accolade. La façade intérieure était percée au rez-de-chaussée de trois grandes arcades légèrement surbaissées. Ces arcades ouvraient sur une sorte de galerie de cinq mètres de largeur, d´un bout à l´autre du corps de logis, servant autrefois d´écurie. Un puits se trouvait autrefois sous ces arcades. Il ne reste plus qu´une arcade, les deux autres ont été murées, il n´en reste que quelques traces. L´étage est éclairé par des croisées et des demi-croisées, d´un style proche de la façade extérieure. La demi-croisée située au sud-ouest de la façade intérieure est très soignée, avec un appui saillant, mouluration prismatique et une accolade. A l´intérieur du rez-de-chaussée, chaque tour ronde possède une cheminée à hotte adossée sur des piédroits moulurés en forme de colonnettes. La porte permettant l´accès à la tour nord-est est chanfreinée et surmontée d´une accolade. Au sommet de la tour nord-est, de l´extérieur, on distingue une porte donnant dans le vide, il s´agit de l´ancienne ouverture permettant d´accéder au chemin de ronde de l´enceinte.

Le corps de logis B, au sud-ouest, possédait trois tours rondes sur sa façade. Celle du milieu a été détruite vers 1850. Les deux autres tours ont été découronnées. Ce corps de logis est couvert d´une toiture à pans brisés en tuiles plates, percée de lucarnes dans l´étage de combles. Entre les deux logis, une rue a été percée pour accéder à la cour intérieure et plusieurs maisons ont été construites. On peut accéder à la base de la tour sud-ouest à l´intérieur du magasin de vêtements. On observe une meurtrière carrée et le départ de l´escalier. La base de la tour communique avec une cave voûtée, également à l´intérieur du magasin. L´entrée sud-ouest de la cave est en arc segmentaire, encadrée par deux meurtrières. Autrefois, un puits se trouvait dans cette cave. Elle communiquait avec une deuxième cave par une ouverture en arc brisé, aujourd´hui murée.

Une grange est située au nord du corps de logis B. Son mur gouttereau extérieur est un vestige de l´ancien rempart. Deux archères se situent encore à hauteur de l´ancien chemin de ronde. La grange est couverte d´une haute toiture à longs pans en tuiles plates.

Le châtelet d´entrée, de plan carré, était situé au nord. Il a été détruit à la fin du 19e siècle, une habitation a été construite sur le même emplacement. Le châtelet est visible sur une photographie ancienne. On y distingue sa haute toiture en ardoise, sa porte charretière et sa porte piétonne, les rainures du pont-levis.

Une grange était située à l´est du châtelet, contre l´enceinte. Cette grange a été transformée en habitation. Seule une archère visible uniquement de l´extérieur à l´étage de l´habitation témoigne encore de l´ancien caractère défensif du bâtiment. Plus au sud-est se trouvait la grange Saint-Martin. Son plan correspond à une parcelle du cadastre. Elle était construite elle-aussi contre l´enceinte du château. Une meurtrière-canonnière de grande dimension est encore parfaitement visible à cet endroit sur un muret, vestige de l´ancien rempart sur toute la partie nord-est du château. Selon la tradition populaire, l´église Saint-Martin se trouvait à l´intérieur des murs, dans un petit terrain en forme de bastion.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

Toits
  1. tuile creuse, tuile plate, ardoise
Plans

ensemble concerté

Étages

étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, comble à surcroît

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans brisés

Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Champagne-Mouton

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1991 AB 185 à 213, 520, 532

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